Avortement - Interruption de grossesse : Pour le droit au libre choix



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L'aberration du conseil forcé

(Extrait d'une interview menée par le journal féministe EMMA avec les conseillères Marlis Meckel et Elvira Nagel du service social ouvrier allemand concernant leur expérience avec le conseil obligatoire en Allemagne. EMMA 10/90)

[…] Emma: Qu'en est-il de l'assertion selon laquelle les femmes seraient souvent forcées par leur partenaire à avorter?

Meckel: Dans notre travail quotidien, cette situation ne se présente guère. Même pas pour les femmes dont on pense en général qu'elles sont oppressées par leurs maris. Sur cette question-là, même les femmes turques par exemple décident elles-mêmes!

Emma: Les femmes enceintes sans l'avoir voulu – est-ce qu'elles désirent vraiment être conseillées ou viennent-elles uniquement vous voir parce que c'est obligatoire?

Meckel: Le 98 % des femmes qui viennent nous consulter savent très bien ce qu'elles veulent et ne changent pas d'avis. Elles ne veulent pas ou plus d'enfant! C'est sur cette base qu'elles choisissent le centre auquel elles s'adressent. Elles ne désirent pas être persuadées de faire un autre choix. Si la femme cherche plutôt de l'aide financière pour garder la grossesse au lieu de l'interrompre, elle ira au centre de consultation catholique ou évangélique. Si elle est déterminée à l'IVG, elle viendra chez nous. C'est un choix clairement prémédité. […]

Nagel: Souvent la femme dit tout simplement: "Je désire interrompre cette grossesse". Clairement et fermement. La loi part de l'idée que toutes les femmes seraient en butte à de terribles conflits et tourments. La pauvre victime doit se déterminer entre la vie et la mort. Pourtant, les femmes qui viennent consulter me donnent l'impression d'être très fortes. "J'ai longuement réfléchi", me disent-elles, "pour moi, il n'y a pas d'autre solution."

Meckel: […] Les femmes savent très bien elles-mêmes ce qui est bon pour elles et ce qu'elles peuvent supporter.

Nagel: Au début de chaque entretien, je demande aux femmes si elles savent quel est le sens de cet entretien. Le plus souvent elles disent que non. Ou elles me disent: "Vous devez sans doute essayer de me persuader de garder la grossesse. " […] Selon mon expérience, la consultation forcée n'est d'aucune valeur pour la femme. Même si elle pensait: "Un entretien de réflexion pourrait me faire du bien" – l'obligation anéantit cette impulsion. Tous ceux qui ont une idée de ce que signifie un entretien de conseil savent que le caractère facultatif de cet entretien est une condition préalable pour la réussite de celui-ci. C'est une question de professionnalisme.

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