Avortement - Interruption de grossesse : Pour le droit au libre choix



Dernière mise à jour:

Séquelles psychologiques

Analyses des meilleures études disponibles
Avant tout un soulagement
Les séquelles psychiques lourdes sont rares
Comparaison avortement / accouchement
Mères contre leur gré
Un processus de maturation
Risque de suicide
Avortements thérapeutiques tardifs
Etude suisse
Études des opposants

cf aussi Actes d'un symposium international sur la question
Le vécu de l'IVG médicamenteuse (Mifégyne / RU486)
Témoignages
L’enfant non désiré
Adoption

Une IVG est pour beaucoup de femmes une décision difficile et dans tous les cas une expérience douloureuse. Elle peut être liée – comme beaucoup d'autres décisions difficiles dans la vie d'une femme – à des sentiments de tristesse, de regrets, de culpabilité ou de perte. Pourtant chaque alternative est également liée à des problèmes psychologiques, surtout la décision de donner l'enfant en adoption.

Résultats d'examens systématiques des meilleures études disponibles

En 2008 et 2009, les études scientifiques récentes sur le bien-être psychique des femmes ayant subi une interruption de grossesse ont été analysées par des équipes d'experts, d'une part mandatées par l'American Psychological Association APA, d'autre part sous l'égide de l'Université Johns Hopkins à Baltimore. Toutes sont arrivées à la conclusion que les études les plus valables qualitativement réfutent la thèse selon laquelle l'avortement provoque des souffrances psychologiques. Au contraire, les femmes qui ont avorté ne se distinguent pas quant à leur bien-être psychologique des femmes qui ont mené à terme une grossesse non planifiée.
American Psychological Association APA "Report of the APA task force on mental health and abortion", 5.7.2008
Brenda Major et al. "Abortion and Mental Health – Evaluating the Evidence". American Psychologist, 64, No. 9, 863–890 (2009)
Charles Vignetta E. et al. "
Abortion and long-term mental health outcomes: a systematic review of the evidence". Contraception 78 (2008) 436-450

En 2011, une étude fut publiée sur la base du registre danois de la santé qui saisit toutes les données sur la santé de la population. Les données des 85'000 femmes ayant eu une première IVG entre 1995 et 2007 ont montré que la proportion d'entre elles qui recherchait un traitement psychiatrique n'était pas plus grande après l'avortement qu'avant. Conclusion des auteurs : l'hypothèse selon laquelle le risque de troubles psychiques serait augmenté par une interruption de grossesse ne tient pas.
Munk-Olsen T. et al. "Induced First-Trimester Abortion and Risk of Mental Disorder", N.Engl.J.Med 2011;364:332-9

Une analyse des études disponibles réalisées par une équipe d'experts de l'Académie des collèges médicaux royaux (Londres), en 2011, est arrivée à la conclusion que:

Avant tout un soulagement

Toute une série de travaux rassemblant les résultats de recherche les plus importants et méthodiquement les plus fiables de la récente littérature spécialisée internationale révèlent:

A cela s'ajoute que des sentiments de culpabilité sont renforcés, voire provoqués par la criminalisation, le tabou qui recouvre l'IVG et sa stigmatisation. Et naturellement à travers la propagande et le langage sanglant des extrémistes anti-avortement.

Les séquelles psychiques lourdes sont rares

Seules 1 à 20 % des femmes ont des problèmes psychiques sérieux (les chiffres diffèrent d'une étude à l'autre et selon les définitions). Souvent ces femmes étaient déjà en traitement psychiatrique avant l'IVG.

Un risque plus élevé de réactions négatives se rencontre aussi chez des femmes qui interrompent une grossesse désirée à l'origine (pour des raisons médicales), qui sont fortement ambivalentes, chez lesquelles la grossesse est très avancée, qui ne trouvent pas de soutien auprès des personnes qui comptent pour elles, qui se trouvent dans un conflit de foi ou chez les très jeunes filles.

Il faut tenir compte par ailleurs, de la possibilité que les problèmes pourraient en réalité être attribuables à d'autres causes que l'avortement (pauvreté, divorce, chômage, violences du partenaire, abus sexuel etc.).

Avant tout il importe de savoir que

Adler NE. et al. "Psychological Responses after Abortion", Science 248:41-44, 1990
Almond P. “Postnatal depression: a global public health perspective”, Perspect Public Health 129(5):221-7, 2009
American Psychological Association APA "Report of the APA task force on mental health and abortion", 5.7.2008

Barbey MA./Allaman, L. "Femmes, corps et âmes – Témoignages". Éd. ZOÉ, 1997
Barnett W. et al. "Eine regionale Prospektivstudie psychischer Folgeerscheinungen der Notlagenabruptio", Fortschr.Neurol.Psychiat. 54:106-118, 1986
Blaser A. et al. "Psychodiagnostisches zur Indikation des Schwangerschaftsabbruchs", Schweiz.med. Wschr. 105:436-38, 1975
Dagg P. "The Psychological Sequelae of Therapeutic Abortion – Denied and Completed", Am.J.Psych. 148:578-85, 1991
Davé Sh. et al. "Incidence of Maternal and Paternal Depression in Primary Care", Arch Pediatr Adolsc Med. Published online September 6, 2010. doi:10.1001/archpediatrics.2010.184
Kellerhals J. et al. "Le sens de l'avortement", Georg, 1976
Kero A. et al. "Wellbeing and mental growth—long-term effects of legal abortion", Social Science & Medicine, Vol. 58, Issue 12, 2559-2569, 2004
Knopf M. et al. "Traurig und befreit zugleich", rororo, 1995
Major B. et al. "Psychological Responses of Women After First-Trimester Abortion", Arch Gen Psychiatry 57:777-84, 2000
Mall-Haefeli M. et al. "Eine Prospektivstudie des Sozialmed.Dienstes der Univ.-Frauenklinik Basel über den Schw.abbruch", Arch.für Gyn. 228:389-391, 1979
Paczensky S. von "Gemischte Gefühle", Beck'sche Reihe, 1987
Petersen P. "Seelische Folgen nach legalem Schwangerschaftsabbruch", Deutsch.Ärztebl. 15:1205-1212, 1977
Rocca CH. et al. “Decision Rightness and Emotional Responses to Abortion in the United States: A Longitudinal Study”. PLoS ONE 10(7): e0128832. doi:10.1371/journal.pone.0128832, 2015
Romans-Clarkson SE. "Psychological Sequelae of Induced Abortion", Austr.and NZ J.Psych. 23:555-65, 1989
Russo N.F. et al. "Violence in the lives of women having abortions". Professional Psychology: Research and Practice, 32:142-50, 2001
Schär UR. "Die unerwünschte Schwangerschaft und ihre Auswirkungen auf die Psyche der Frau", Diplomarbeit, Psych.Inst.Univ.Bern, 1975
Steinberg J.R., Russo N.F. "Abortion and anxiety: what's the relationship?". Soc Sci Med  67:238-52, 2008

Zolese G. "The Psychological Complications of Therapeutic Abortion", Brit.J.Psych. 160:742-49, 1992

Études comparatives de longue durée IVG/accouchement

L'IVG, lorsqu'elle est effectuée dans de bonnes conditions, comporte moins de conséquences psychiques négatives que la naissance d'un enfant non désiré.

Toute une série d'études suisses et étrangères ont comparé des femmes après une IVG à des femmes ayant mené une grossesse à terme :

Athanasiou R. et al. "Psychiatric Sequelae to Term Birth and Induced Early and Late Abortion", Fam.Plann.Persp, 5:227-231, 1973
Brewer C. "Incidence of Post-Abortion Psychosis: A Prospective Study", Br.Med.J. 1:476-477, 1977
Charles V.E. et al "Abortion and long-term mental health outcomes: a systematic review of the evidence". Contraception 78 (2008) 436-450
David HP. "Post-Abortion and Post-Partum Psychiatric Hospitalization", Ciba Found.Symp. 115:150-164, 1985
Gilchrist AC. et al. "Termination of Pregnancy and Psychiatric Morbidity" Brit.J.Psych. 167:243-48, 1995
Hurni M. "Interruption de grossesse – 15 ans après", Thèse med., Lausanne, 1981
Kooistra P.A.A. et al. "Na een abortus provocatus geen hogere medische consumptie in de huisartsenpraktijk dan ervoor", Ned Tijdschr Geneeskd. 2007;151:409-13
Munk-Olsen T. et al. "Induced First-Trimester Abortion and Risk of Mental Disorder", N.Engl.J.Med 2011;364:332-9
Russo NF. et al. "Abortion, Childbearing and Women's Wellbeing", Prof. Psychol: Research and Practice 23:269-80, 1992
Russo NF, Dabul AJ. "The Relationship of Abortion to Well-Being", Prof. Psychol: Research and Practice 28:23-31, 1997
Schmiege S., Russo NF. "Depression and unwanted first pregnancy: longitudinal cohort study", BMJ, doi:10.1136/bmj.38623.532384.55 (published 28 October 2005)
Warren JT et al, Do depression and low self-esteem follow abortion among adolescents? Evidence from a national study, Perspectives on Sexual and Reproductive Health, 2010, 42(4):230–235.
Zabin LS. et al. "When Urban Adolescents Choose Abortion", Fam.Plann.Persp.21:248-255, 1989

Mères contre leur gré

Plusieurs études trouvèrent qu'un quart à un tiers environ des femmes à qui on avait refusé une IVG avaient encore des années plus tard des sentiments négatifs et de lourds problèmes psychiques.

Höök K. "Refused Abortion. A follow-up Study", Acta Psych.Scand (Suppl) 168:3-156, 1963
Buser-Wildi R. "Über die uneheliche Schwangerschaft und deren Unterbrechung aus psychiatrischer Indikation", Diss.Zürich, 1948
Pare CMB, Raven H. "Psychiatric sequelae to therapeutic abortion", Lancet 1: 635-38, 1970
Stamm H. "Probleme des legalen Aborts in der Schweiz", Ars Medici, 1976
Barber JS et al. "Unwanted childbearing, health, and mother-child relationships", J Health Soc Behav. 1999 Sep;40(3):231-57

L'IVG comme processus de maturation

Tomber enceinte involontairement est souvent ressenti par la femme comme un échec personnel. Elle se fait des reproches. Pourtant l'intense remise en question concernant sa sexualité, sa relation avec le partenaire, sa fécondité, son désir d'enfant, ses objectifs de vie provoquent, pendant la prise de décision, un processus de maturation.

La femme en ressort fortifiée, plus adulte et plus indépendante. Elle y gagne dans son estime d'elle-même. L'expérience peut être source de modifications positives dans sa vie et contribuer à une mise au point de sa situation personnelle.

Ensner H. et al. "Ungewollte Schwangerschaft als Konflikt", PRAXIS, 84:881-5, 1995
Lunneborg P. "Jetzt kein Kind – Warum Abtreibung eine positive Entscheidung sein kann", Campus Verlag, 1996

IVG et tendance au suicide

Trois études finlandaises (Gissler 1996, 1997 et 2004) ont relevé un pourcentage plus important de suicides voire de décès chez les femmes ayant subi une IVG que chez la population féminine en général et chez les femmes qui avaient donné naissance. Les opposants à l'avortement ont de nouveau donné une interprétation fausse à ces chiffres et en ont fait un usage abusif.

Premièrement, le nombre de suicides post-avortement est très faible. Ensuite, les études ne donnent aucune information sur le milieu social des femmes concernées, ni sur les raisons de ces suicides. La conclusion des auteurs dans l'article de 1996: "Le risque accru de suicide après une IVG est à attribuer à des facteurs de risque communs [pour l'IVG et le suicide. Réd.] ou alors aux conséquences négatives de l'IVG pour la santé mentale." En 1997 ils sont plus concrets: "Le risque plus élevé d'une mort violente (accident, suicide, meurtre) pour les femmes ayant subi une IVG – par rapport aux autres femmes – était probablement attribuable à leur situation sociale et leur style de vie." Ces variables n'ont pas pu être prises en considération dans les études qui se basaient uniquement sur les statistiques des décès. La mort violente de ces femmes était donc plutôt due aux circonstances dans lesquelles elles vivaient, qu'à l'avortement.

Il paraît évident que les femmes qui interrompent une grossesse se trouvent souvent dans une phase particulièrement malheureuse de leur vie en ce qui concerne leurs relations avec le partenaire et leur situation sociale en général. La conclusion s'impose que c'est là la cause de leur tendance accrue au suicide plutôt que l'IVG.

Parmi les 2000 femmes qui ont été observées en Angleterre pendant une période de 10 ans (Gilchrist, 1995) il n'y a eu aucun suicide.

Un groupe d'experts de l'université Johns Hopkins a soumis à une analyse scientifique un grand nombre d'études sur les séquelles psychiques de l'avortement. Parmi ces études, celle de Gissler a été qualifiée de faible à cause de ses lacunes: elle n'a pas pris en compte les variables préexistantes (l'âge des femmes concernées, leur circonstances sociales, leur santé psychique avant l'avortement etc.). Charles V.E. et al "Abortion and long-term mental health outcomes: a systematic review of the evidence". Contraception 78 (2008) 436-450.

Gissler M et al. "Suicides after pregnancy in Finland, 1987-94: register linkage study", BMJ 313: 1431-4, 1996
Gissler M et al. "Pregnancy-associated deaths in Finland 1987-94", Acta Obstet Gynecol Scand 76:651-57, 1997
Gissler M et al. "Pregnancy-associated mortality after birth, spontaneous abortion, or induced abortion in Finland, 1987-2000", Am J Obstet Gynecol 190:422-7, 2004
Gilchrist AC. et al. "Termination of Pregnancy and Psychiatric Morbidity" Brit.J.Psych. 167:243-48, 1995

Avortements thérapeutiques tardifs

Les études qui ont examiné la réaction des femmes après l'interruption tardive d'une grossesse (2ème trimestre) pour des raisons de malformations foetales indiquent que les réactions psychologiques négatives de ces femmes sont comparables à celles éprouvées après une fausse-couche ou lorsque l'enfant est mort-né ou meurt aussitôt après la naissance. Elles sont cependant moins sévères que celles éprouvées lorsque l'enfant est né avec des anomalies gravissimes.

Iles, S., & Gath, D. (1993). "Psychiatric outcome of termination of pregnancy for fetal abnormality." Psychological Medicine, 23(2), 407-413
Kersting, A., Dorsch, M., Kreulich, C., Reutemann, M., Ohrmann, P., Baez, E., et al. (2005). "Trauma and grief 2-7 years after termination of pregnancy because of fetal anomalies—A pilot study." Journal of Psychosomatic Obstetrics & Gynecology, 26(1), 9-14
Lorenzen, J., & Holzgreve, W. (1995). "Helping parents to grieve after second- trimester termination of pregnancy for fetopathic reasons." Fetal Diagnosis & Therapy, 10(3), 147-156
Rona, R. J., Smeeton, N. C., Beech , R., Barnett, A., and Sharland , G. (1998). "Anxiety and depression in mothers related to heart of the child and foetus." Acta Pædiatr 87, 201–205
Salvesen, K. A., Oyen, L., Schmidt, N., Malt, U. F., & Eik-Nes, S. H. (1997). "Comparison of long-term psychological responses of women after pregnancy termination due to fetal anomalies and after perinatal loss." Ultrasound Obstetrics & Gynecology, 9, 80-85
Zeanah, C. H., Dailey, J. V., Rosenblatt, M. J., & Saller, D. N., Jr. (1993). "Do women grieve after terminating pregnancies because of fetal anomalies? A controlled investigation." Obstetrics & Gynecology, 82(2), 270-275


Peu de problèmes psychiques

Etude suisse récente

Une étude suisse confirme ce que la littérature spécialisée internationale avait relevé depuis longtemps : Rares sont les séquelles psychiques d'une interruption de grossesse.

103 femmes ont été interrogées à Genève, six mois après une IVG. 10% avaient des problèmes psychiques, qui pourtant n'étaient pas nécessairement la conséquence de l'intervention – mais tout autant de la situation difficile de ces femmes. Le même pourcentage de perturbations psychiques se rencontre d'ailleurs dans la population "normale". 10 à 15% des mères souffrent de dépression après avoir accouché.

L'enquête a montré par ailleurs que les femmes ne se décident pas, en règle générale, à interrompre leur grossesse sous la pression de leur entourage, mais par un libre choix. Elles ne veulent pas renoncer à leurs perspectives d'avenir ou refusent de mettre au monde un enfant lorsque la relation du couple n'est pas assez solide.

Bianchi-Demicheli F, Kulier R, Perrin E, Campana A. Induced Abortion and Psychosexuality. J Psychosom Obstet Gynaecol. 2000;21(4):213-7.
Bianchi-Demicheli F, Perrin E, Lüdicke F, Bianchi PG, Chatton D, Campana A. Sexuality, partner relations and contraceptive practice after termination of pregnancy. J Psychosom Obstet Gynecol 2001;22:83-90
Bianchi-Demicheli F, Perrin E, Lüdicke F, Bianchi PG, Chatton D, Campana A. Termination of pregnancy and women's sexuality. Gynecol. Obstet. Invest. 2002;53(1):48-53

Les sources des opposants

Les chiffres mentionnés par les opposants proviennent d'études de spécialistes faisant partie de leur cercle. Dans leurs publications plus anciennes, il s'agit souvent de cas anecdotiques (p.ex. Speckhard, 1987) ou de patientes très particulières qui, pour une large part, avaient dû interrompre leur grossesse pour des raisons médicales ou à cause d'une malformation du foetus – souvent dans un stade avancé de la grossesse (p.ex. Simon, 1986) ou encore de jeunes filles provenant de milieux familiaux désavantagés (Merz 1979). L'interprétation des résultats par de tels auteurs est souvent plus que douteuse:

Merz M. "Unerwünschte Schwangerschaft und Schwangerschaftsabbruch in der Adoleszenz", Huber, 1979
Ney PG. "The Effects of Pregnancy Loss on Women's Health", Soc.Sci.Med. 38:1193-1200,1994
Simon M. "Psychische Spätfolgen nach Schwangerschaftsabbruch", MedWelt 37:332-5, 1986
Speckhard AC."The Psycho-Social Aspects of Stress Following Abortion", Sheed and Ward, 1987

La doctoresse Marie Peeters, opposante parisienne à l'avortement, dépeint des visions d'horreur sur les conséquences de l'avortement, mais elle "se fout de la littérature spécialisée". Et la psychologue allemande Maria Simon se réfère dans ses travaux "uniquement à la littérature qui confirme [ses] expériences". Elle estime que le rôle naturel de la femme est de se sacrifier.

Plus récemment, les publications par le Elliot Institute de David Reardon et des auteur-e-s qui lui sont proches (Coleman, Coyle, Cougle) font foule. L'Institut poursuit clairement une mission anti-avortement. En 2011, Priscilla Coleman a publié une méta-analyse (c.à.d. une combinaison des résultats) de 22 études, promulguée comme étant "l'étude la plus large de tous les temps qui démontre clairement que l'avortement augmente le risque de troubles mentaux graves de 81%."
Priscilla K. Coleman. “Abortion and mental health: quantitative synthesis and analysis of research published 1995–2009”. British Journal of Psychiatry (2011) 199: 180-186

Ces publications, et en particulier celle de Coleman, ont rencontré la critique dure des experts. La société anglaise des psychiatres (Royal College of Psychiatrists) a conclu que 10 entre les 11 de ses propres études que Coleman a inclues dans son analyse, auraient dû être exclues, étant de mauvaise qualité et non pertinentes. De même, un groupe autour de l'experte Julia Steinberg de l'Université de Californie considère les conclusions de Coleman comme insoutenables. L'analyse fut qualifiée de "science de pacotille". Lorsque dans une méta-analyse on combine des études nulles, le résultat sera nul – "garbage in, garbage out", c'est le commentaire du psychologue Jim Coyne, professeur aux Universités de Pennsylvania (USA) et de Groningen (NL).

On peut également être sceptique vis-à-vis des soi-disant groupes d'entre-aide de "victimes de l'avortement", mis sur pied par les anti-avortements. Il serait intéressant de savoir combien et quel type de femmes participent à ces groupes. A la maternité de Berne et au centre féministe de santé de Zurich, on a renoncé à proposer ce genre de groupes à cause d'un manque de demandes.

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